Titre : Les Combustibles
Auteur : Amelie Nothomb
Éditeur : Le Livre de poche
" Un livre, c'est un détonateur qui sert à faire réagir les gens. "
Résumé :
C'est la guerre et c'est l'hiver.
Deux hommes et une femme sont terrés dans un appartement.
Combien de jours leur reste-t-il à vivre ?
En attendant, il n'est plus interdit de révéler ses vraies passions.
L'amour, le désir, l'intelligence résistent-ils au froid ?
A-t-on le droit de consumer ses dernières forces à lire de la mauvaise littérature ?
Enfin, à l'heure du choix ultime, quel livre est assez important pour ne pas être mis à l'épreuve du feu ?
Mon avis :
Amelie Nothomb se penche cette fois sur une question récurrente pour les lecteurs : quel livre emporteriez vous sur une île déserte ? Mais que serai Amelie Nothomb si elle se contentait de cette simple question ? Voilà pourquoi elle l'a traite sous un aspect différent : si vous deviez brûler vos livres pour survivre au froid, lequel garderiez vous ?
Cette pièce de théâtre met en scène un professeur universitaire et ses deux élèves venus se réfugier chez lui. Sous la pression du froid et du désespoir, le professeur va rejoindre peu à peu Marina dans la folie, laissant Daniel, seul rescapé du désespoir aliénant.
Les questions posées par cette oeuvre sont diverses. La première est celle de la légitimité des oeuvres littéraires faisant office de références. En effet, le Professeur avoue détester les oeuvres qu'il a lui même donné aux élèves et encensé, et lire en secret les livres qu'il disait sans intérêt. À l'heure où Levy et Musso sont les plus gros vendeurs de livres, la question est légitime.
Ensuite, vient une des questions centrales du livre : une minute de soulagement physique vaut elle l'a sensation incomparable d'une lecture ? Les personnages sont en désaccord sur ce point : au début du livre, Marina est tétanisée dans ce qu'elle appelle son enfer, c'est-à-dire le froid, et veut déjà procéder à l'autodafé, ce à quoi le Professeur et Daniel s'opposent. Mais au fur et à mesure des débats, le professeur cède et sacrifie l'ultime barrière intellectuelle qui s'opposait encore aux "Barbares" au nom de la satisfaction physique. Cet autodafé se poursuivra durant tout le récit.
Au fur et à mesure de la destruction de la bibliothèque, cette destruction intellectuelle symbolique semble se répercuter sur les personnages qui redeviennent peu à peu des animaux satisfaisant leurs besoins primaires.
L'ultime débat concerne l'utilité des livres : doivent ils divertir ou éduquer? Cette question toujours débattue et actuelle est donc légitime.
En conclusion, j'ai beaucoup aimé la symbolique de ce livre qui nous remet tous en question, car qui pourrai dire qu'il n'aurai pas agit de la sorte ?
Ma note :♥♥♥♥♥
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